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Mis à jour le 15 mai 2025

Schiltigheim : ZFE et stationnement payant, quand l’écologie devient une charge sociale (Article 1/2)

À Schiltigheim et Strasbourg, la mise en place de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) est présentée comme une avancée décisive pour l’environnement.
Objectif : améliorer la qualité de l’air, responsable chaque année de plus de 40 000 décès prématurés en France selon Santé publique France. Mais derrière cette mesure, une autre réalité se dessine : celle d’une écologie perçue comme punitive, technocratique, et parfois 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐧𝐞𝐜𝐭𝐞́𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞s.
ZFE : une ambition verte, 𝐮𝐧𝐞 𝐞𝐱𝐞́𝐜𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐛𝐫𝐮𝐭𝐚𝐥𝐞.
Dès 𝐣𝐚𝐧𝐯𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟐𝟖, les véhicules classés Crit’Air 2 – soit la majorité des diesels mis en circulation avant 2011 et des essences antérieures à 2006 – seront 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐢𝐫𝐜𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐄𝐮𝐫𝐨𝐦𝐞́𝐭𝐫𝐨𝐩𝐨𝐥𝐞. Une mesure qui touchera potentiellement plus de 30 % des véhicules en circulation dans la métropole, selon les chiffres de l’ADEME. Pour les élus écologistes, cette interdiction est un levier de lutte contre la pollution. Pour de nombreux habitants, elle est vécue comme une 𝐢𝐧𝐣𝐨𝐧𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐢𝐫𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞, 𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐨𝐥𝐞𝐧𝐭𝐞.
« Dois-je déménager ? » s’interroge un père de famille de Schiltigheim, obligé de prendre sa voiture chaque jour pour se rendre à son travail à Herrlisheim, faute de transport public compatible avec ses horaires. Derrière cette question se cache un enjeu fondamental : le droit à la mobilité. Et ce droit est loin d’être garanti à tous.
Les premières victimes de cette politique sont identifiées : les travailleurs précaires, les familles modestes, les soignants à domicile, les artisans… Autant de profils à forte utilité sociale, mais aux moyens limités. Sans accompagnement financier conséquent, sans alternatives viables, la transition écologique devient pour eux une exclusion.
Une transition sans justice sociale
L’ambition environnementale n’est pas remise en question. Ce qui l’est, c’est la méthode, car 𝐮𝐧𝐞 𝐯𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐧𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐯𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐭𝐞.
👉Si l’on veut que l’écologie soit populaire, elle ne peut se construire contre le peuple.
Les aides publiques – comme le bonus écologique ou la prime à la conversion – restent trop limitées ou mal calibrées pour les plus modestes. Et pendant que certains discours valorisent une « justice climatique », les habitants des zones périurbaines ou rurales attendent encore des investissements massifs dans les transports collectifs : lignes de bus plus fréquentes, parkings-relais gratuits, navettes intercommunales, etc, or, en dehors du tram Nord, projet-phare de la municipalité écologiste, les perspectives semblent bien maigres.
Une 𝐞́𝐜𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐛𝐮𝐫𝐞𝐚𝐮, 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐞́𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐡𝐚𝐮𝐭, sans concertation, ni pédagogie, ne fera jamais adhésion, et sans adhésion, pas de transition possible.