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Mis à jour le 14 avril 2024

Conseil Eurométropole du 19 décembre 2018

Monsieur le Président, chers collègues,

Ce budget primitif traduit une nette amélioration de la situation financière                   de notre collectivité. Le niveau d’endettement, que nous avons connu au début du mandat, est désormais sous contrôle. Nous venons de loin.  Malgré tout, il faut rester vigilant.

En effet, comme mes collègues l’ont rappelé précédemment, les dépenses de l’Eurométropole ne baissent pas suffisamment pour nous mettre à l’abri d’un imprévu. Nous risquons même d’être confrontés à des dérapages incontrôlés en matière de promesses d’investissement,  surtout à l’approche des échéances électorales.
Certes, « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » comme le disait Jacques Chirac. Néanmoins, il est de notre responsabilité collective de maîtriser les dépenses de l’EMS tout en poursuivant notre mission de service public.
Vous êtes nombreux, sans doute au sein de cette assemblée, à vous rappeler de la fameuse réunion : « Opération Hache », où il fallait faire des choix sur les innombrables projets promis par Monsieur BIGOT, alors président de la CUS. Les tiroirs étaient remplis de promesses, comme des lettres adressées au Père Noël en cette période de fin d’année. Mais la réalité des finances était tout autre.

Nos finances étaient, alors, exsangues !

Monsieur le Président,

J’en appelle à votre sens des responsabilités, et donc à davantage de vigilance. Avec 854 millions d’euros déjà inscrits dans le cahier d’investissement, // avec le PEX et l’agrandissement du stade de la Meinau, qui se rajouteront dans les prochains mois, nous atteindrons le milliard d’euros d’investissement à ce rythme.

Vous le savez bel et bien, que même avec un fort taux de réalisation, il est difficile, voire impossible, de dépasser les 800 millions d’euros d’investissement d’équipement sur un mandat pour l’Eurométropole. Malheureusement, quand je me penche sur le tableau des nouveaux investissements sur ce budget 2019, les cadeaux du Père Noël continuent. En effet, certains projets sont budgétisés pour faire plaisir et non parce qu’ils correspondent aux attentes de nos concitoyens. Pour illustrer mes propos, je vais prendre l’exemple de l’étude sur l’extension du tram.

Une assemblée comme la nôtre, ne devrait-elle pas se conformer à cette devise écologiste, qui consiste à, « penser global et agir local » ?

Monsieur le Président,

Nous devons penser global pour l’extension du tram vers le nord de l’Eurométropole. Hélas, le changement d’intitulé de cette étude en dit beaucoup. Au moment du DOB, on avait l’intitulé : « étude tram Nord ». Aujourd’hui dans le budget primitif, nous avons : « étude tram Schiltigheim ».
Avec un tel intitulé, nous changeons d’échelle et donc d’enjeu. En effet, au lieu de nous situer à l’échelle de l’Eurométropole et prendre une hauteur de vue pour une réflexion globale et cohérente, afin d’avoir une meilleure desserte de l’espace eurométropolitain, nous allons commander une étude pour une ville, juste pour satisfaire une promesse électorale locale.
Nous nous éloignons, ainsi, de notre mission de service public, en faisant un cadeau pour s’assurer un soutien, que plutôt d’assurer un service nécessaire et utile aux habitants du Nord de l’Eurométropole.

Dommage, pour nos concitoyens !

Par ailleurs, nous devons agir local.

une étude a été déjà commandée à cet effet en 2013. Je vous invite à vous reporter à la délibération 45 du Conseil de CUS du 12 juillet 2013. Aujourd’hui, notre collectivité va dépenser 150 000 € supplémentaires pour rien.
En effet, entre 2013 et aujourd’hui, les réalités locales sont restées inchangées dans le bassin Nord de l’Eurométropole. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner les futures conclusions de cette nouvelle étude. Elles peuvent se résumer en quelques mots comme suit : même constat que lors de la précédente étude, c’est-à-dire que le projet n’est pas faisable compte tenue des contraintes géographiques et techniques.

En outre, nous disposons des résultats de l’étude du Cadran Nord. Étude pouvant servir de base pour une démarche plus large, car elle englobe un bassin de vie : le Nord de l’Eurométropole. Ainsi, en s’appuyant sur celle-ci, notre collectivité économisera 150 000 €.

Je disais : « penser global, agir local ». En effet, il serait de bon aloi d’associer toutes les parties prenantes à la réflexion sur l’extension du tram vers le Nord, et notamment la CTS.
Comment la CTS voit-elle cette extension ?
Serait-elle prête, par la voix de son président ici présent, à se prononcer clairement sur le projet ?
Le cas échéant, serait-elle disposée à investir les 47 millions prévus pour cette extension, comme le prévoyait le montage initial ?

En somme, monsieur le Président, chers collègues,

L’étude prendrait sens si elle s’inscrivait dans une vision d’ensemble, tout en prenant en considération les attentes des habitants du Nord de l’Eurométropole et la pertinence du tram comme moyen de desserte. À ce jour, ce n’est pas le cas.

L’intérêt général n’a pas à être sacrifié sur l’autel des intérêts partisans à travers un accord de circonstance.

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